ETES-VOUS SEX ADDICT ?
LES ADDICTIONS SEXUELLES
HYPERSEXUALITE CHEZ L’HOMME
- Avez-vous un besoin frénétique de multiplier vos expériences sexuelles avec de nombreuses partenaires ?
- Eprouvez-vous des envies compulsives de vous masturber ?
- Vous sentez-vous contraint à draguer toutes les nanas que vous rencontrez ?
- Etes-vous dépendant des sites, des journaux et/ou des services téléphoniques pornographiques ?
- Fréquentez-vous à outrance de sex-shops, de peep-shows, de bars lap-dance ?
- Etes-vous dépendant aux accessoires sexuels ?
En réalité, ces attitudes ne font pas forcément de vous un sex-addict !
Quand peut-on parler d’hypersexualité pathologique ?
La définition de l’ « hypersexualité » n’est pas facile. On a cru pouvoir la définir à partir d’un rapport ancien qui date de 1948 et basé sur les réponses de 5300 jeunes hommes âgés de moins de 30 ans. Serait ainsi qualifié d’ « hypersexuel », celui qui présente plus d’un orgasme par jour pendant cinq années consécutives, l’orgasme étant obtenu par quelque moyen que ce soit : rapport sexuel, masturbation ou sexe oral. A noter que ce rapport a aussi mis en évidence que la masturbation était le moyen le plus utilisé.
L’« hypersexualité » ne serait-elle qu’une question de fréquence ?
Plus que la fréquence, trois points nous paraissent essentiels pour reconnaître un sex addict :
- Le sex-addict a de plus en plus d’activité sexuelle
- Le sex-addict perd le contrôle
- Les conséquences de l’hypersexualité du sex addict sont négatives.
Ces 3 points attirent l’attention de l’entourage et des psychiatres.
En définitive, plus qu’un comportement sexuel excessif, l’ « hypersexualité » consisterait en un trouble compulsif du contrôle de la puissance sexuelle avec des effets négatifs dans la vie de tous les jours.
L’ « hypersexualité » touche aussi bien les hommes que les femmes, mais le plus souvent ce sont des hommes. Lorsqu’il s’agit des femmes, on parle de nymphomanie.
Le mari consulte :«Docteur faites quelque chose, je n’en peux plus ! »
L’hypersexualité concerne 3 à 6 % de la population générale, et débuterait à l’adolescence vers l’âge de 18 ans. Elle peut durer pendant un certain temps parce que les sujets n’en parlent pas. L’entourage, ou les conséquences négatives démasquent l’hypersexuel.
Un comportement sexuel excessif pose ou posera des problèmes dans la vie de tous les jours :
Les masturbateurs compulsifs viendront consulter les urologues car ils présenteront des blessures de la verge. Ils se masturbent d’abord chez eux, puis dans les toilettes de l’entreprise, dans leur bureau porte fermée ensuite ouverte ; ils prennent de plus en plus de risque jusqu’à ce qu’ils soient licenciés. « Il faut que je me soigne avant… »
Les addicts à la sexualité par téléphone dépensent beaucoup d’argent et finissent par avoir de gros problèmes de trésorerie.
Les addicts des sites sexuels font une consommation excessive de cybersexe (le cyber sexe désigne l’ensemble des activités liées à la sexualité sur internet) et passent entre 7 heures et 14 heures par semaine devant des sites pornos même pendant leur temps de travail.
Les sex-addicts fantasment beaucoup. Ils peuvent installer des caméras dans les toilettes des femmes pour les guetter jusqu’à ce qu’ils se fassent « prendre » et qu’une procédure en pénale soit instruite. Ce n’est souvent qu’à ce stade qu’ils sont vus par les médecins.
Les « hypersexuels » pathologiques souffrent souvent sans rien oser dire, et parfois tellement qu’ils finissent par faire une tentative de suicide.
Les hypersexuels sont très souvent dépressifs, conséquence de leur hypersexualité. Ils ont aussi souvent la phobie des relations sociales, ce qui peut paraître paradoxal. Toute la journée, ils sont obsédés par la sexualité. La moitié d’entre eux consomment beaucoup de toxiques : alcool, cannabis, cocaine. Ils sont souvent hyperactifs et cleptomanes. Un patient sur deux présente des troubles de la personnalité (paranoia, passif- agressif, narcissique…).
Ils ont une hypersexualité, mais en même temps leur sexualité ne va pas très bien, la moitié d’entre eux ont des dysfonctionnements sexuels, surtout des dysfonctions érectiles (1/3 des hypersexuels a des dysfonctions érectiles).
Il est donc faux de penser que ces sujets ont une vie sexuellement satisfaisante.
En fait, celle-ci est plutôt une source, de honte, de culpabilité ainsi que de souffrance importante. Souvent, ces personnes sexuellement dépendantes se retrouvent à être très malheureuses et ont l’impression qu’il n’y a pas de lumière au bout du tunnel…
Mais c’est faux, il est possible de s’en sortir.
Il existe des médecins spécialisés dans ce domaine.
Mais ces comportements ne sont pas déviants : pas d’exhibitionniste, pas de pédophilie. Intérêt que pour un sujet adulte consentant.
Comment devient-on sex addict ?
Comme pour le fumeur qui recherche le plaisir avec des cigarettes, la personne sex- addict recherche aussi des sensations mais avant tout libérées par l’acte sexuel et souvent obtenues au moment de l’orgasme. En effet, l’orgasme sexuel apporte une récompense au cerveau: il libère des endorphines, provoquant ainsi un profond bien-être, des sensations proches de celles obtenues par la prise d’héroine, d’où le terme de « shoot sexuel ». La personne dépendante au sexe sera donc sans cesse en recherche de cet apaisement, qui la poussera à recommencer l’acte sexuel le plus souvent possible ou à multiplier tous types de comportements liés au sexe.
La prise de drogues qui permet d’améliorer les performances sexuelles peut être à l’origine d’une addiction au sexe. Par exemple, la cocaine peut provoquer des addictions sexuelles qui vont évoluer indépendamment à la fin de l’addiction à la cocaine. Il existe un lieu plus étroit entre cocaine et hypersexualité qu’on ne retrouve pas avec l’alcool et le cannabis qui jouent ici plus comme facteurs de désinhibition.
Alors sexuellement dépendant ? Testez-vous !
Pour diagnostiquer la pathologie, un questionnaire d’évaluation sexuelle, le SAST (Sexual addiction screening test) a été mis au point par une équipe américaine, et traduit en français. Sur 20 questions, 13 réponses positives ou plus suggèrent une véritable addiction.
Exemples de questions :
– Avez-vous eu peur que les gens apprennent votre conduite sexuelle ?
– Êtes-vous abonné(e) ou achetez-vous régulièrement des revues érotiques ?
– Le sexe est-il pour vous une manière d’échapper à vos problèmes ?
En définitive, le plus souvent vous êtes juste
porté sur la chose …
Si vous soufrez d’une addiction au sexe, parlez-en, consultez !
Dr BINA-POLINSKY Fabienne