Etre adolescent de nos jours : corps, identités, et sexe.
L’adolescence est devenue un sujet d’actualité à partir du moment où les jeunes ont cessé socialement de passer directement de l’enfance à l’âge adulte quand, dès leur plus jeune âge, ils travaillaient dans les champs.
Changements morphologiques
L’adolescence suit l’enfance, et peut être située autour de la puberté.
Il s’agit d’une période de la vie au cours de laquelle se mettent en place des changements physiques, psychiques et physiologiques de l’individu.
Plus tard que chez la fille du même âge, le garçon voit son corps se transformer :
- des poils plus ou moins abondant selon l’hérédité apparaissent sur son corps, son pubis, sous ses aisselles, et sur son visage (duvet vers 12 ans, barbe vers 18 ans) ;
- sa musculature se développe ;
- sa verge et ses testicules prennent du volume. Il est surpris par des érections et des éjaculations nocturnes;
- sa voix mue, il est gêné par l’acné qui le rend moins attractif.
Cette série de changements est étalée sur plusieurs années.
Il subit son corps qui change malgré lui. Il s’observe pendant des heures dans le miroir et dans le regard des autres.
Il peut être inquiété par toutes ces transformations, même si elles s’opèrent plus discrètement que chez la fille.
Son corps n’est plus celui d’un enfant, il n’est pas encore adulte : Qui vais-je devenir ?
Il a peur de prendre place dans ce nouveau corps qu’il n’a pas demandé. La peur peut encore grossir s’il a la sensation de ne plus appartenir à son groupe de copains qui, eux, sont plus avancés dans leur processus de maturation physique, la chronologie du développement pubertaire étant variable d’un sujet à l’autre. Il pourra alors éprouver une grande crainte d’être différent, d’être rejeté.
Face aux parents
L’ « Ado » prend en même temps conscience de l’imperfection de ses parents qui ne sont plus pour lui ses héros, ce ne sont plus les êtres adorés et idéalisés de la petite enfance.
Il prend donc de la distance et se retourne parfois vers de nouvelles images identificatoires, de nouvelles idoles qui peuvent être positives ou …négatives en fonction de son histoire.
Plus son histoire est rassurante, plus les images seront structurantes.
Il doit aussi s’éloigner de ses parents pour éviter le passage à l’acte incestueux lorsque les nouvelles pulsions sexuelles arrivent.
Le jeune doit parvenir à se resituer dans son environnement social : famille, école, fréquentations… Vis-à-vis des parents un nouveau rapport doit émerger afin que le jeune puisse s’émanciper à son aise.
C’est le moment, où il devra se séparer, s’ « individuer », se tourner vers de nouvelles images, c’est-à-dire changer radicalement.
L’adolescence est une période de vulnérabilité,
même si 95% des adolescents vont bien 5% vont mal et, on constate que 90% des enfants qui consultent proviennent de familles éclatées ou monoparentales.
L’adulte a sa part de responsabilité.
Dans notre société actuelle, les schémas familiaux ont changé, la triangulation existe de moins en moins.
Comment un garçon peut-il ne pas se sentir en danger de devenir un homme sans se sentir déloyal auprès d’une mère qui s’est hyper investie pour lui ? Dans une famille recomposée, l’enfant est spectateur du désir de ses parents, au risque, à un moment donné où il doit accéder à une sexualité, de confusion, d’une excitation trop importante vécue comme traumatique, culpabilisante, et avec pour conséquence, risque d’inhibition ou de passage à l’acte.
La sexualité de l’adolescent
Il se réveille à la sexualité qui est montrée comme quelque chose de dangereux : HIV, IST, grossesse…
L’âge moyen du premier rapport sexuel est le même depuis 30 ans : 17 ans et demi.
Les garçons sont plus nombreux que les filles à se masturber : 90 % d’entre eux se masturbent.
Ils ont plus de partenaires sexuels que les filles et si 40% des garçons sont amoureux de leur première relation sexuelle, 60% des filles le sont pour la toute première fois.
l’homosexualité chez l’adolescent
Se sentir plus attiré par les garçons de même sexe, comme d’ailleurs avoir le sentiment d’être né dans le mauvais corps d’un garçon et se sentir plutôt fille, est précoce.
Malgré la banalisation de l’homosexualité par les médias, les adolescents éprouvent encore des difficultés pour en parler, et pourtant il s’agit bien d’une question récurrente pendant l’adolescence. On estime que 1,4% des garçons adolescents auraient eu un rapport sexuel homosexuel et que 0,3 % des relations homosexuelles sont exclusives.
Suis-je homosexuel ? Mais je n’en suis pas sûr.
Parfois, le désarroi peut prendre l’allure de troubles mentaux : haine de soi, impossibilité d’assumer cette orientation, honte d’être homosexuel, sentiment d’être différent dans 90% des cas, risque élevé de passage suicidaire.
Pourquoi me condamne t-on à une éternité de souffrance parce que je suis ce que je suis ?
Et à propos des images pornographiques
Si, les filles se confient facilement à leur mère pour tout ce qui touche leur corps, vers qui peuvent se tourner les garçons pour en parler ?
Peu nombreux, sont les adultes actuellement à se sentir capables d’expliquer aux garçons ce qui est en train de se passer dans leur corps.
Parce que les adultes sont indisposés par la maturité sexuelle de ces jeunes, et parce que certains tabous subsistent.
Alors, les identifications qui lui sont nécessaires et les réponses à ces interrogations, à ces doutes, l’ « Ado » pourra les trouver au travers de magazines, internet, films… ce qui comporte de gros risques.
Avec possibilité d’identification à des groupes marginalisés dont il acceptera les lois : habillement, tatouage …
Les images sont facilement accessibles dès le plus jeune âge de l’enfant, puisque par foyer, on ne compte pas moins de 5,5 écrans (consoles, i-phone, i-pad, TV …).
Il se crée environ 200 nouveaux sites par jour sur lesquels nous n’avons aucune maîtrise de la sexualité, avec possibilité d’intrusion de prédateur pédophile.
Entre 8 à 13 ans : 55% des garçons ont vu des images pornographiques.
12 ans est l’âge moyen des garçons qui font la démarche active de rechercher des images pornographiques
58% des garçons estiment que la sexualité est influencée par les images pornographiques.
Et plus le garçon sera jeune et plus il sera influencé par de telles images
La pornographie « excite » mais n’apprend rien. La pornographie n’a aucune valeur éducative
Toutes ces nouvelles technologies changent le rapport corps d’adolescent et sexualité.
Elles banalisent certaines pratiques sexuelles. C’est ainsi que la fellation peut ne plus être considérée comme un acte sexuel amoureux. « Fais-moi une fellation et je te donnerai mon portable ! »
L’ « Ado » peut avoir envie d’exhiber son corps sur internet comme s’il était protégé par l’écran. Pourquoi ? But narcissique ? Manière d’accepter ou de s’approprier son nouveau corps ? En quête d’une réponse : Suis-je normal ? Autant de réponses possibles mais pas certaines pour expliquer que parfois l’ « Ado » a besoin d’exhiber son corps. Comme si l’image de son corps sur l’écran n’était pas le sien ; tout se passe comme si l’image se dissociait de son corps.
Une sextape est une vidéo érotique ou pornographique amateur destinée au visionnage privé, mais qui peut être dévoilée sur internet. A l’instar des stars dont le but était de faire un buzz, des Ado publient leur sextape sur internet à l’insu du partenaire. Encore pourquoi ? Peu de réponses, par contre gros dégâts.
Les images pornographiques sont de plus en plus « trash » en montrant des sexes masculins « énormes » et des rapports sexuels interminables. Les jeunes non renseignés autrement s’angoissent devant de telles images irréalistes : la taille de mon sexe est- elle normale ? est -ce normal que je ne puisse pas faire l’amour pendant des heures ? Suis-je normal ?
Les jeunes spectateurs demandent aussi à reproduire les mêmes actes sexuels vus sur écran qui peuvent être violents. Le corps désirant est vue comme sur l’image pornographique, le sujet est oublié.
Certains deviennent addicts aux sites pornographiques, ils ne peuvent pas s’empêcher d’imaginer tous les passants qu’ils rencontrent pendant l’acte sexuel.
Par contre, le passage à l’acte, le viol, ne seraient pas influencer par les images pornographiques.
Cependant, il existe des forums sur internet où l’ « ado » peut parler de son corps, de sa sexualité.
Parlons avec nos Ado, les Ados ont besoin de réponses.
Informons sans interdire.
Evitons que les sites internets, les images pornographiques, les écrans en général (en dehors des forums sérieux et sécurisés) s’emparent de nos Ados pour en faire des objets.
Confiez vous.
Interrogez nous avec le formulaire ci-dessous.
Nous sommes là pour vous répondre, pour vous comprendre.
Dr BINA-POLINSKY Fabienne
Pour
Esthétique Homme