Pourquoi et comment certains hommes deviennent-ils chauves ?

Qu’est-ce que l’alopécie androgénétique masculine ? (AAGM)

Le terme Alopécie signifie chute partielle ou totale des cheveux, temporaire ou définitive.

 

En temps normal, il n’est pas inquiétant de perdre chaque jour 50 à 100 cheveux, on les voit sur l’oreiller ou au moment des lavages, mais qui seront remplacés pour la plupart par de nouveaux cheveux.
La chute quotidienne est normale tant que le nombre de cheveux qui poussent, c’est-à-dire qui sont en phase anagène, est de 80-85 %. Les cheveux qui tombent repoussent.De l’adolescence jusqu’à la fin de la vie, la densité pilaire diminue au niveau du scalp, et de manière plus marquée dans la région frontale et temporale sans véritable manque perçu par l’œil. Cette évolution correspond à une évolution inéluctable de la chevelure et est à différencier de la véritable alopécie androgénique.

Ce qui devient inquiétant c’est de perdre sans raison apparente au-delà de 100 cheveux par jour, et de voir les cheveux au fil du temps se raréfier car non renouvelés. Lorsque la proportion de cheveux en phase anagène descend sous le chiffre de 80 %, lorsque que la disparition du cheveu n’est pas remplacée par un cheveu de même qualité, on aboutit par conséquence à un manque de cheveux, à la calvitie, on devient chauve.

 

Un manque de cheveux devient perceptible à partir du moment où le nombre de cheveux par cm2 a diminué de moitié. En d’autres termes, chez un homme de race caucasienne, l’œil ne perçoit la faible densité pilaire, c’est-à-dire le manque de cheveux, que lorsqu’il y a moins de 100 cheveux par cm2 au lieu de 230 classiquement.

Il existe de nombreuses causes qui entrainent l’accélération de la chute des cheveux : l’alimentation, le stress, certaines infections, des troubles endocriniens, certains médicaments, la génétique.

« Je ne suis pas malade, je ne suis pas stressé, je ne tire pas sur mes cheveux, je prends soin de ma chevelure et malgré tout Je perds beaucoup de cheveux et je continue à en perdre, je manque de cheveux . »

La génétique représente 95 % des alopécies chez l’homme.

Le terme Alopécie Androgénétique souligne l’importance des androgènes dans ce type de chute et la transmission héréditaire de ce caractère.

 

L’Alopecie andrognénétique masculine est due à la fois aux hormones mâles et au terrain héréditaire. Elle conduit à la calvitie. 

La pousse du cheveu est indépendante de l’hormone masculine : la Testostérone.
Par contre, la Testosterone peut provoquer la chute du cheveu.

En ce qui concerne le cheveu lui-même, son développement est indépendant de la testostérone. Le cheveu est présent dès la naissance dans les 2 sexes. Il pousse également chez le même castré et ses caractéristiques dépendent principalement des facteurs génétiques.

Les cheveux masculins sont cependant sensibles à l’hormone mâle testostérone , plus exactement la Dihydrotestostérone (DHT), forme active de la Testostérone, qui provoque leur chute et non leur pousse.

Les follicules pilaires possèdent des récepteurs à ces hormones

La Dihydro -Testostérone réduit la durée des cycles pilaires tout en provoquant l’atrophie des follicules pileux situés dans des zones programmées du scalp chez les hommes désignés génétiquement.

La DHT suractive le follicule pour qu’il produise des cheveux de plus en plus vite.
En accélérant la production, les nouveaux cheveux expulsent les anciens et la durée du cycle se raccourcit.  Au bout d’un moment, le follicule fatigue, les cheveux deviennent de plus en plus fins.  Après environ 25 cycles (20 à 25 cycles pilaires assurent normalement la repousse des cheveux de toute une vie), le follicule épuisé n’arrive plus qu’à faire un fin duvet. Il n’y a plus rien à faire à ce stade.

La quantité totale de testostérone n’est pas en cause

Chez l’homme, l’AAGM est donc due aux hormones mâles mais aussi au terrain héréditaire : actuellement, on a pu repérer la présence d’anomalie au niveau du chromosome 20 et du chromosome sexuel X. Rien ne dit qu’il n’y ait pas d’autres gènes impliqués.

 

Deux études internationales indépendantes ont révélé que chez les hommes la chute progressive des cheveux après 45 ans n’était pas seulement liée à la présence d’un gène codant pour un récepteur aux androgènes situé sur le chromosome X mais aussi liée à une zone située sur le chromosome 20. Ce nouveau gène découvert sur le chromosome 20 est très fortement lié à l’apparition de la calvitie.

Les chercheurs ont estimé qu’un homme sur sept possédait à la fois les deux gènes à risque : le gène de la calvitie sur le chromosome 20 et sur le chromosome X, soit 14 % de la population globale, et que ceux-ci avaient par conséquent sept fois plus de risque que les autres de devenir chauve.

Le gène vient-il de la mère ou du père ?
Le gène peut aussi bien venir de la mère que du père.

On estimait jusqu’ici que si la calvitie était héréditaire, c’était la mère qui en était responsable car c’est elle qui transmet le chromosome X , ce sont les grands pères maternels qui transmettent l’alopécie à leur petit fils par l’intermédiaire de la mère.

On a souvent les cheveux de son grand père maternel.

Mais alors comment les pères peuvent transmettre à leur fils ?
Avec la découverte de ce nouveau gène sur le chromosome 20 , qui peut provenir aussi bien de la mère que du père, on voit bien que la transmission de père en fils peut également se faire.

Le gène du chromosome 20 peut être hérité par la mère et par le père.
Ceux qui possèdent à la fois les gènes à risque, celui du chromosome 20, et celui du chromosome sexuel X, ont sept fois plus de risque de développer une alopécie androgénétique.
On ne sait pas encore ce que fait exactement cette zone du chromosome 20 car pour le moment son action reste totalement inconnue.

Le test génétique pour savoir si on risque de devenir chauve pourrait être réalisé dans un futur proche. Une prédiction précoce de la calvitie avant le commencement de la chute des cheveux pourrait conduire à employer des traitements qui seraient plus efficaces.

L’Alopécie Androgénétique Masculine  aboutit à une perte définitive des cheveux, ou calvitie, dans des zones programmées du scalp.

En réalité, dans les zones du scalp génétiquement programmées que sont les tempes, le front et le haut du crâne, la papille des follicules pileux est très sensible à la présence de dihydrotestostérone.

 

Dans ces zones, les cheveux terminaux, c’est-à-dire épais, pigmentés, sont successivement remplacés par des cheveux qui présentent une phase de pousse (anagène) de plus en plus courte, la papille épuise son quota de renouvellement avant de s’éteindre prématurément. Les cheveux résultant de ces phases de croissance de plus en plus brèves s’affaiblissent, ils deviennent de plus en plus fins et finissent par se miniaturiser progressivement pour devenir des duvets.

Il n’y a pas de destruction, mais involution et miniaturisation du cheveu et du follicule pileux.

La perte des cheveux se fait selon un dessin toujours le même, agrandissant les tempes, progressant sur le sommet du crâne puis vers l’arrière.
La calvitie (perte définitive des cheveux) débute au niveau des tempes qui se dégarnissent réalisant les golfes temporaux, puis apparait la tonsure sur le sommet du crâne, et à la fin, il ne reste plus qu’une couronne de cheveux allant d’une oreille à l’autre qui est une zone résistante à l’action des hormones mâles, c’est-à-dire à la chute et à la miniaturisation des cheveux. C’est ici qu’on pourra prélever des greffons de cheveux. Le processus de la calvitie se fait selon un schéma stéréotypé décrit par Hamilton en 7 stades allant du simple recul de la ligne frontale antérieure jusqu’à la grande calvitie, avec persistance de cette faible couronne.

 

 

La véritable alopécie débute à partir du stade 3.
Puis la calvitie s’installe, l’homme devient chauve.

 

 

La calvitie qui fait suite une AAGM est le plus souvent mal acceptée et mal vécue, et d’autant plus qu’elle commence tôt.
La précocité d’une alopécie androgénétique est de mauvais pronostic. Le début peut être parfois bien précoce à l’âge de 10-12 ans.

L’AAGM n’est pas une maladie

25% des hommes présentent une AAGM à l’âge de 20 ans, 30% à l’âge de 30 ans, 40% à l’âge de 40 ans; à 50 ans, un homme sur deux est chauve. La chute des cheveux peut commencer très tôt à l’adolescence ou n’arriver que beaucoup plus tard à 50 ans.
L’AAGM est moins fréquente chez les asiatiques et chez les africains.

 

Docteur Bina-Polinsky Fabienne